Maison d'édition implantée, en Béarn, à Pau

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Nice, Saint-Etienne-de-Rouvray et malheureusement bien d'autres lieux hors de France. L'homme vit en position debout.


ET PLUS QUE JAMAIS : MonHélios est diffusé Média-Diffusion.

La diffusion, c'est se rendre accessible facilement par les libraires et ce partout en France, Belgique, Suisse et Québec. C'est permettre à votre libraire, où que vous soyez, de pouvoir commander efficacement et rapidement les livres MonHélios car votre professionnel du livre les groupera avec d'autres titres d'éditeurs présentés par le même diffuseur. La grande force de MonHélios c'est de réussir tranquillement à faire sortir l'édition pyrénéenne de son pré-carré local, de porter les titres parus bien au-delà de leur région d'origine et de se faire ainsi, à sa petite échelle et sans bruit, ambassadeur culturel des Pyrénées. Avoir un diffuseur national, cela se mérite quand on est une petite maison d'édition mais c'est aussi un choix ambitieux d'avoir osé la démarche. Vis-à-vis de son diffuseur, MonHélios a des droits mais aussi des devoirs ; vis-à-vis de MonHélios, son diffuseur a des devoirs mais aussi des droits !

Média-Diffusion c'est le n° 4 de la diffusion en France en 2021, appelé à grandir pour devenir n° 2. Ne cherchez pas l'erreur, il n'y en a pas. Juste, dites-vous, qu'au pays du diffuseur géant, lilliput MonHélios a sa place. Le monde du livre est encore une des dernières oasis où les "petits producteurs", les "artisans du livre" peuvent se gagner leur place à force de travail.

MonHélios a fêté ses dix ans à "Pau fête le livre 2011"

Le 25 novembre 2011, MonHélios a réuni ses auteurs, ses partenaires et invité des lecteurs pour fêter 10 ans d'édition autour des Pyrénées. Un grand moment de convivialité comme en réservent le livre et ses amis, l'occasion pour la responsable éditoriale de rappeler quelques principes forts sur lesquels repose cette maison d'édition qui n'est pas "sa" chose mais qui est ouvert à tous ceux qui veulent bien y participer.

Ce texte des 10 ans est dédié à Michel Cadier



Je vous présente un arbre, un MonHélios pyrénaïca, cet arbre du Parc Beaumont est notre arbre à tous. Mes auteurs et moi-même en sommes les jardiniers attentifs.
Les nombreuses feuilles de cet arbre, ce sont les lecteurs : 70000 lecteurs en dix ans. Ces feuilles cachent les fruits, les livres... les livres qui sont portés par les branches, les libraires.
Mais je voudrais vous parler de ce que vous ne voyez pas.
Les racines de cet arbre sont profondes. Ce sont des convictions, des principes de vie où il puise sa sève. Trois racines : tous les livres estampillés MonHélios sont édités à compte d'éditeur. Mises en pages, impression, en aucun cas l'auteur n'a à payer : c'est cela, et exclusivement cela, être éditeur. Deuxième principe tout aussi intangible, un auteur qui a fourni un travail doit en recevoir gratification, c'est-à-dire des droits d'auteur. Ceci étant, ne nous trompons pas, aucun auteur MonHélios ne reçoit en vérité le juste prix de son travail, les tirages étant trop modestes. Troisième principe de vie : MonHélios s'adresse en priorité à un lectorat français qui doit avoir des moyens pour acheter un livre. Forts de cette évidence, tous les livres MonHélios sont imprimés en France (aujourd’hui France-Quercy, à Mercuès dans le Lot).
Continuons de décrire notre arbre. Le tronc. L'écorce de ce tronc, c'est le blindage de l'arbre, sa protection. Cette écorce a un nom, c'est le cabinet d'expertise comptable Comptadour implanté sur Pau, Oloron et Navarrenx qui s'occupe donc de l'aspect administratif et du bilan financier. Voilà, il y a juste qu'un comptable ça parle en chiffres, moi je parle en lettres, si bien que parfois je demande si je n'ai pas une tête de bois.
Mais un tronc, c'est de la sève venant des racines qui irrigue les branches portant fruits et feuilles. Cette sève qui fait la vie de MonHélios : c'est Rando-Diffusion. On vous dira qu'il est difficile de trouver un diffuseur et impossible d'en trouver un bon ! Pourtant si vous saviez ce que cela fut facile pour MonHélios : c'était tellement eux et personne d'autre... il n'était pas envisageable qu'ils me disent non et… ils ne me l'ont pas dit.
Cet arbre est aussi habité. Des écureuils font bruisser les feuilles et viennent à la rencontre des jardiniers. Il est intéressant, à condition de ne pas abuser de la générosité des bénévoles, de se rapprocher du monde associatif, souvent pleins d'idées, volontaire et passionné : Société d'études des Sept-Vallées, Bastides-64, Ostau Bearnes, Maison de la montagne.
Des petits oiseaux peuplent également l'arbre. Ce sont tous les organisateurs de manifestations culturelles qui donnent envie de livre : ceux de Pau fête le livre, ceux des salons d'Orthez, Geaune, Vic-en-Bigorre, Pierrefitte-Nestalas, Argelès-Gazost et de la fête du livre pyrénéen de Saint-Lary. Il y a aussi les bibliothécaires et leurs animations qui sont autant de terrain d'expressions pour les auteurs et leurs livres : les médiathèques de Pau-Pyrénées mais également Oloron, Morlaàs, Mourenx.
L'arbre MonHélios a aussi un cœur. Se souvenir, c'est parler des absents : c'est citer Michel Fabre, décédé ce printemps, président de l'Association régionaliste, qui m'a permis d'affiner ma réflexion sur la maison d'édition. C'est évoquer deux hommes : Francis Beigbeder, membre de la famille Cadier, et André Eygun. Quatre livres avec la famille Cadier, trois avec André Eygun, cela est une réalité pour les lecteurs. Pour moi, ce sont avant tout des rencontres humaines : c'est d'avoir écouté André Eygun parler de la vie, de sa vallée, de me montrer un chemin ; c'est d'avoir eu l'honneur d'être invitée par la famille Cadier au centenaire de leur maison familiale et d'avoir lu à une dame de 93 ans des mots qu'elle avait oubliés, des mots qu'elle avait couchés jadis sur un carnet, ses mots à elle que je venais d'éditer. Francis Beigbeder et André Eygun sont décédés à quelques mois d'intervalle l'an dernier. Enfin c'est évoquer la mémoire d'un lecteur, un de ces lecteurs qui fait la richesse de MonHélios en s'intéressant de près à son travail. J'ai eu, avec le docteur Jean Verdenal, des conversations que je qualifierai volontiers d'homériques. Lecteur exigeant, ce bibliophile attentif entendait me voir éditer le livre parfait.
J'aimerais que l'arbre soit bio, totalement bio, mais parfois il a besoin d'un coup de fouet, d'un peu d'engrais. Ici je parle des subventions et d'intervenants ponctuels autour de l'arbre. Ainsi, l' « Anthologie de la chanson béarnaise » n'aurait pu se faire si la région Aquitaine et le département des Pyrénées-Atlantiques n'avaient pas compris l'importance patrimoniale de cette parution. De même il aurait été impossible de sortir « Les Pyrénées vues du Pic du Midi de Bigorre » si le département des Hautes-Pyrénées s'était désintéressé de ce livre. Cet argent reçu, il n'est pas là pour les jardiniers, il n'est là que dûment justifié, pour le livre et les lecteurs, MonHélios mettant un point d'honneur à calculer un prix de vente qui remet en jeu cet argent. MonHélios ne veut pas vivre sous EPO. Je préfère de beaucoup le terrain, écouter le bruit du vent dans les feuilles.
Juste avant de quitter notre arbre, rendre hommage et dire merci à celle qui, depuis dix ans, me permet cela, qui est discrète et toujours en retrait et pourtant, ô combien importante, car l'intendance c'est elle : c'est ma Maman.
MonHélios est une maison d'édition bien dans sa peau. Pratiquer l'auto-dérision permet de savoir rester à sa place, d'être dans une réalité effective et non supposée, et de travailler de fait dans la quiétude. Voici un autre arbre du Parc Beaumont. Cet arbre s'appelle Rando Diffusion. Cherchez bien la plus petite branche, car la plus petite branche c'est MonHélios, toutes les autres branches étant les éditeurs diffusés par eux. Sourions. Si je cumule les dix ans de chiffres d'affaires de MonHélios, je n'arrive même pas à constituer un mois d'une année du chiffre d'affaires de Rando Diffusion. De même, pour l'imprimerie France Quercy : en septembre dernier, ils réimprimaient un ouvrage à 30000 exemplaires, un best-seller qui avait déjà trouvé 400000 lecteurs… de quoi donner le vertige à MonHélios et à ses 70000 lecteurs en dix ans.
La réalité est là : MonHélios est Lilliput au pays des géants mais s'y sent bien et pas du tout complexé, peut-être parce qu'il y a encore dans le monde du livre, une petite place pour des jardiniers qui ont la sincérité du propos (voir tout en bas, svp). Ces jardiniers sont là parce qu'ils ont eu quelque chose à dire à l'arbre, quelque chose à lui transmettre, sans prétention si ce n'est, et l'ambition est certaine et affichée, donner du plaisir aux lecteurs. Ces lecteurs, ces feuilles, qui sont notre abri naturel en cas d'intempéries. Oui, qu'ils soient signataires de leur livre ou qu'ils représentent un membre de leur famille disparu, tous les jardiniers de l'arbre font les choses avec cœur, passion et surtout abnégation.
Trois cerises sur ce gâteau d'anniversaire de l'amitié : la première c'est pour le centième livre sorti. 10 ans, 10 livres par an, le compte est bon M'r le comptable. La seconde pour l'ouverture du site internet de MonHélios : David Esquerra d'Oloron nous l'a fait en deux mois alors que cela faisait trois ans que je me bagarrais pour avoir ce site. Vive lui. Et enfin, troisième cerise : après cinq déménagements en dix ans (et ici un grand coup de chapeau à Jean-Paul Lafont des éditions de Gascogne qui, avec son associé Alain Gahat, nous a hébergé à l'imprimerie ICN d'Orthez pendant un an gratuitement), MonHélios s'implante à Pau ayant trouvé un local.
Innovant, et certainement unique en France, le partenariat imaginé et, depuis cet été, effectif entre une médiathèque et une maison d'édition, un accord de réciprocité où le livre sort toujours gagnant. Que Marie Carréga, directrice du réseau des médiathèques Pau-Pyrénées veuille entendre et accepter, de la part de tous les jardiniers que nous sommes, nos sincères remerciements et sache que nous ferons tout, pour que, ce qui est aujourd'hui un cas d'école, devienne un modèle. Un clin d'œil à Chantal Bernez, bibliothécaire, la gardienne de la clé du local et, en cela, la gardienne du temple.
Vous l'avez, je l'espère, compris, MonHélios doit beaucoup à la solidarité : à la solidarité de la chaîne du livre qui a pris avec moi le pari de faire vivre cette maison d'édition depuis dix ans, à la solidarité des auteurs.
Voilà, MonHélios doit à chacun de vous, à chacun de nous. Bon anniversaire à tous.